Dans un lieu dit de la commune de Ronsenac en Charente, au Coureau, un couple fait le projet de rénover une ancienne bergerie. L’étude de faisabilité se propose alors d’explorer tant le volet légal que sensible d’une proposition architecturale particulièrement contrainte.
Faisabilité pour la rénovation d’une bergerie en habitation
Dates : mars 2022
Site : Ronsenac (16)
Maîtrise d’ouvrage : privée
Budget : non estimé
Surfaces : 120m²
Équipe : Atelier Fil (architecte)
Dans le cadre d’une installation agricole, les commanditaires se proposent de rénover une ancienne bergerie non loin, appartenant à la famille. Adossée à la lisière d’une forêt, la bâtisse en ruine surplombe un paysage de prairies et de bocages. Le site de projet, situé en zone agricole, entouré de zones naturelles et de rivières, incite à proposer une intervention précautionneuse.
L’habitat en zone agricole étant interdit sauf si préexistant, deux solutions sont explorées. Un travail d’archive pour retrouver la trace de naissances humaines dans le bâtiment, et une autorisation de rénover à proximité du projet d’installation agricole au lieu de construire sur le site de l’exploitation. Par ailleurs il s’agit également d’expliciter comment l’habitat produit sera en relation avec son milieu, avec une intention symbiotique.
L’intention architecturale proposée se double alors d’une discussion avec la mairie de Ronsenac et la communauté de communes Lavalette Tude Dronne. Afin de conserver au maximum l’existant, les murs de pierre sont conservés et rénovés afin de créer une enceinte poreuse mais massive qui s’est déjà intégrée au paysage.
Dans ce manteau de pierre, une structure en bois déploie les espaces à vivre et les articulent afin qu’ils profitent au mieux de l’ensoleillement et des vues du sud à l’est. Pour des raisons de compacité, de distribution de la lumière, et d’artificialisation du sol, il est proposé de laisser l’autre moitié de l’emprise tel quel, découverte. Le volume garde ainsi une trace et un espace extérieur poreux, délimité par des éléments dont l’état de ruine attestent d’un passage du temps, constituent un accueil pour le reste du vivant environnant, et peuvent être le support d’installation plus ouvertes comme une cuisine d’été.
Cette proposition faite, malgré la conviction des pouvoirs politiques locaux, il s’avère qu’une modification de PLUi sera nécessaire pour faire passer l’ancienne bergerie en petit patrimoine agricole et à ce titre rendre un changement de destination possible. Cette modification étant impossible avant plusieurs années, la réflexion se porte alors sur comment habiter une ferme de manière légère, affaire à suivre…
Implantation pressentie
Grand paysage en plaine bocagère